Couverture du livre Au carrefour des étoiles

  • Titre original: Way Station (1963)
  • Nouvelle traduction de Pierre-Paul Durastanti
  • Très jolie couverture de Akumimpi

Clifford Donald Simak est un auteur de science-fiction que j'ai lu pour la première fois cette année avec Demain les chiens, roman qui m'avait bien bousculé les idées. La littérature SF avait décidément encore bien des secrets à découvrir.

Dans la préface ou la postface, je ne sais plus, l'auteur s'interrogeait: "Pourquoi ce roman qui n'était pas son meilleur, avait eu tant de succès ? Son autre oeuvre la plus connue étant Au carrefour des étoiles, je me suis empressé de l'acheter pour lire donc quelque chose de potentiellement encore mieux.

L'histoire se passe dans le Wisconsin. Un homme vivant en ermite dans une maison isolée attire l'attention d'un agent du FBI quand celui-ci se rend compte que quelque chose cloche. L'ermite ne semble pas avoir vieilli depuis la Guerre de Sécession.

Et ça continuerait encore longtemps – des siècles, un millénaire, peut-être. Cependant, une fois ce millénaire écoulé, qu’aurait-il appris ?

Le propriétaire de la maison Enoch Wallace, se révèle rapidement au lecteur comme un hôte pour des extra-terrestres voyageant à travers la galaxie et utilisant sa maison comme un relais entre deux téléportations.

C’est une auberge, se dit-il. Un gîte d’étape. Un carrefour des étoiles.

Enoch n'a aucun contact avec le monde extérieur, si ce n'est Winston, le postier et Lucy la fille sourde-muette du fermier voisin (décrite avec tellement de douceur).

Elle avait un monde, un monde à elle, auquel elle était accoutumée et qu’elle appréhendait sans mal. Dans ce monde, elle n’était pas handicapée, comme elle le serait devenue si on l’avait poussée, même en partie, dans le monde des valides.

Le personnage principal s'est culturellement et intellectuellement enrichi au contact des divers extraterrestres. Plus seulement humain, mais toujours attaché à sa planète et à ses souvenirs, il sert de relais, de passerelle entre ses contacts galactiques et la Terre: il est devenu un "métis galactique". De plus il se sent responsable de son espèce et assume cette position.

Pourtant, se disait-il, qu’on leur laisse une chance, qu’on leur donne une opportunité, qu’on leur apprenne ce qu’il y avait là-bas, dans l’espace, et ils sauraient se reprendre ; ils se montreraient à la hauteur et, avec le temps, mériteraient leur place au sein de la grande fraternité des peuples des étoiles.

Évidemment, il va se passer quelque chose qui va bouleverser cet équilibre spécial...

Le roman est plus accessible que Demain les chiens car avec une structure plus classique, moins décousue. Mais il est tout aussi captivant. L'histoire est belle, on pourrait lire ça comme un conte poétique sur la tolérance, même si ce n'est qu'un angle possible de lecture.

Un vrai classique de SF qui se lit sans aucun problème aujourd'hui.