Encore un livre de John Scalzi lu en anglais.
Un schéma très classique: un rookie du FBI commence sa première affaire de suicide avec sa collègue un peu blasée et non-orthodoxe.
Sauf que... le roman se passe aux États Unis d'Amérique, 25 ans après une épidémie qui a laissé des millions de gens incapables de bouger mais toujours vivants. Un peu comme le syndrome du papillon. Ces personnes atteintes du syndrome Haden, restent enfermées dans leur corps, "locked in". Ils peuvent se "réincarner" dans des androïdes ("threep") ou bien dans des humains entraînés spécialement à accueillir dans leur cerveau les "Hadens", les Intégrateurs.
Notre jeune enquêteur du FBI est justement atteint de ce syndrome et se déplace donc grâce à un androïde. En plus d'être le fils d'un personnage puissant et populaire qui a oeuvré pour la reconnaissance de la maladie dans le pays.
Et il va devoir enquêter sur une sombre histoire incluant des Hadens, des Intégrateurs, des codeurs de génie, des Navajos impuissants et des industriels puissants.
Making people change because you can’t deal with who they are isn’t how it’s supposed to be done. What needs to be done is for people to pull their heads out of their asses. You say ‘cure.’ I hear ‘you’re not human enough.
Le livre soulève beaucoup de questions sur la cohabitation entre gens "normaux" et Hadens. Sur les espaces virtuels comme source de liberté par les malades. Sur l'intolérance et la peur de la différence. Sur la lutte pour les droits civils et le besoin d'appartenance à une communauté. Bien sûr, tout cela est survolé mais cela rend le livre plus intéressant qu'une bête histoire policière avec un super-humain du FBI.
“I find it comforting,” Bell said. “It reminds me of the womb. They say we don’t remember what it is like to be there, but I don’t believe that. I think deep inside we always know. It’s why children burrow under blankets and cats push their heads into your elbow when they sit beside you. I’ve not had those experiences myself, but I know why they happen. I’ve been told my liminal space is like the dark of the grave. But I think of it as the dark from the other end of life entirely. The dark of everything ahead, not everything behind.”
Comme d'habitude chez Scalzi, les dialogues sont plein de punch et les personnages attachants. L'intrigue est bien ficelée même si un peu prévisible parfois.
Un livre lu avec beaucoup de plaisir.